Patrick attaque l'Alsace,
Trail des Marcaires...
Son compte rendu...
Vous remarquerez, pas de choucroute, riesling ou autre tourte, mais pas mal d' autres réjouissances alsaciennes...
Pour se mettre en bouche, une petite vidéo de présentation, sensible au vertige... S'abstenir
7 h 25. Ligne de
départ. Sac à dos chargé , plus de 2 litres à boire, une paire de gants, une
veste coupe-vent, gsm, quelques pâtes de fruits, quelques barres de céréales,
une banane et un bœuf (non, un buff J ) .
Nous sommes plus de
400, je ne suis pas le seul fou à prendre part au défi. Dans 5 minutes, le
périple commence. Je me place aux 2/3 du peloton, ma montre GPS est enclenchée.
Nous démarrons. 5 km
de mise en jambes, voie verte (ce sont les Ravel français) sur 2km avant de
rentrer dans un sous-bois. Cascade, ponts de bois, ruisseau et nous voilà au Km
5, bifurquant à droite vers la vallée de la Worsma. Le Hohneck se dessine
devant nous. 700m nous séparent (de bas en haut !) et 7 km de montée nous
attendent. Nous apercevons quelques résidus de neige, signe qui ne cache pas la
rigueur des hivers . Le peloton s’allonge. Nous sommes Alsaciens, Bretons,
Parisiens , Anglais, Allemands
…Belges ! Le chemin devient rocailleux, monte en lacets et nous emmène en
bordure d’un lac surplombé par une cascade. Plus haut, nous longeons un second
lac. Le sommet se dresse à notre gauche, la crête sépare la forêt du ciel
parsemé de nuages. La montée continue.
Km 10, nous sortons
des bois par une prairie. Au-dessus, le premier ravitaillement : banane,
fruits secs, fromage , saucisson et orange pour moi. (Tout ça dans le désordre
mais en petite quantité). Il est temps de redémarrer, encore 2km de montée sur
un sentier difficile , à nouveau rocailleux. Passage au Km 12, photo
souvenir J je suis 251ème,
mon objectif d’atteindre le sommet en 1h 45 est réalisé. La crête nous
attendait, son sentier est sinueux comme une montagne russe sauf que la
montagne est alsacienne ! Direction le Hohncek pour 2km. Le décor est
grandiose. A gauche, l’Alsace et en contrebas le 2ème lac ( plus de
40 min nous séparent !). A droite les Vosges et ses forêts résineuses.
Km 15, nous quittons
la crête, pour rejoindre plus bas le lac d’Altenweiher par 3km de sentiers
sinueux. Le sol est glissant par endroits. Il faut rester concentré et ne pas trébucher
sur une racine. Nous arrivons au km 18. La barrière horaire y était de 3h. Cela
fait 2h 20 que je suis parti. Surprise du jour, et pas désagréable, nous avons
1km en plus que prévu. Il est plat ! Il contourne le lac. Le temps d’un
pause ou d’une pose photos pour les uns , d’un arrêt technique pour d’autres.
Le répit est court, puisque nous voilà repartis vers les hauteurs par 4 km
d’ascencion (malgré que ce soit week-end de Pentecôte). Le chemin est étroit la
course y est difficile. Devant moi, un petit groupe de 10 marche trop lentement
à mon goût ..mais pas de place pour passer ! J’en profite pour boire et
pour manger. Il faut penser en permanence à gérer la nourriture, la boisson et
l’effort physique ( avancer bien, avancer vite, mais pas trop pour en avoir en
réserve pour la fin !) . Une épingle à cheveux , un raccourci de 10m et 10
places de gagnées pour moi . Derrière, Vincent me suit. Vincent, je ne le
connaissais pas. On a fait 10km ensemble. Il est pompier en Alsace. Une
condition physique énorme. Son terrain d’entraînement, c’est le GR de la crête
(pas la Crête ! ). Il y court 2 à 3 h par sorties et 2 à 3 fois par
semaine ! C’est le gars qui fait un triathlon un samedi, qui fait la fête
le soir et qui enchaîne le lendemain avec un ultra-trail de 84 km et près de
3000m de dénivelé ! Il court sans montre et gère son effort au
feeling !
Km 23, nous voilà au 2ème
ravito. Ambiance décontractée. Nous sommes tous dans la même aventure ! Je
ne change pas de menu ! Après tout, on peut dire que c’est l’heure de
l’apéro ! Le temps d admirer quelques parapentes dans le ciel bleu, nous
redémarrons à travers praires, buissons, forêt. La crête se trouve quelques
mètres plus haut sur la droite. Nous la rejoignons. Le chemin hésite entre
montées et descentes, entre virages à gauche et virages à droites, entre
prairies et bois.
Km 31. Je me retrouve
seul, j’avance bien, les jambes sont bonnes. J’entame une descente, mais
tellement seul, que je crains de m’être trompé de chemin ! Ce serait
râlant, il faudrait remonter tout ce que je descends. Heureusement, un ruban me
signale que je suis sur le trail des marcaires ! Tiens , trail des
marcaires, rime avec repas des marcaires ! Celui-ci sera offert après la
course ! Oui mais, pour ça, il faut arriver au bout et encore et toujours,
il faut gérer la nourriture, la boisson et l’effort physique ( avancer bien,
avancer vite, mais pas trop pour en avoir en réserve pour la fin !).
Km 34. Voilà le 3ème
ravito. J’aperçois Vincent qui redémarre déjà. Le temps de remplir mon sac d’1
litre de boisson isotonique, de ne pas trop me relâcher. 4h35 se sont écoulées
depuis le départ. L’an dernier à la côte d’Opale, je me suis souvenu qu’au
ravito du km 42 après 4h45, j’avais redémarré dans les galets, le sable et la
dune de Slack, complètement vidéI Il me restait ce jour-là 21 km . Mes jambes
ne voulaient plus avancer ! La tête avait pris les commandes et obligé les
jambes d’avancer . Mais c’était en septembre , c’était ma plus longue sortie . Retour
à la réalité du jour ! Le sommet du Petit-Ballon se trouve à 7 ou 8
km . Sur le profil du parcours, j’avais craint la montée du 36è au 42ème !
C’était sans compter sur le 34ème ! Une montée rude
,caillouteuse et interminable, avoisinant les 15-16 % à mon avis. Malgré le
ravito qui vient d’être pris, il ne faut pas oublier de gérer la nourriture, la
boisson et l’effort physique ( avancer bien, avancer vite, mais pas trop pour
en avoir en réserve pour la fin !). Nous sommes une petite dizaine dans le
coin. Nous marchons tous ..tous ? Non. La seule dame dans les parages (une
Autrichienne) arrive à courir ! Un petit faux plat descendant et nous
voilà au km 36. Je redoutais ce passage, mais finalement, la pente y est
raisonnable ( de l’ordre de 7 %). Le chemin est large et parsemé de gros
cailloux. Il faut rester vigilant, mais je peux entamer une allure lente de
course à pied. Encore 500 m de grosses
pierrailes dans un chemin assez raide. Je dépasse le qui m’a dépassé il y a
quelques minutes. Et pour cause, impossible de rouler, le gars pousse son vélo.
Nous contournons le Petit Ballon.
Km 43, 6h depuis le
départ. Face à moi, la vallée de Muhlbach, point de départ, le Hohneck et sur
la gauche, en arc de cercle, la ligne de crête. Tout cela est grandiose. Je me
sens petit. Je peux contempler d’un demi-tour de tête les 43 km réalisés !
Ca donne des frissons.
La descente est
proche. Je n’avais cependant pas vu, qu’il y avait encore 2 km de passage
difficiles, de montées et de petites descentes, entrecoupés pas le dernier
ravito. Vivement la descente de 7km pour redescendre 700m plus bas. Pourvu que
les quadriceps en aient en réserve ! Les premiers mètres de descente me
rassurent. Tout va bien. Pour moi, tout va bien. Pour d’autres, victimes de
crampes, la descente va être pénible ! Je dévale donc la pente. Il faut
rester concentré, anticiper sur les endroits où je vais poser le pieds, entre
trous, pierres et racines. Le chemin est large, la descente est longue et
paraît ne plus finir. Seulement 4 km de descendus ! Il commence à faire
chaud. Le village est visible en bas. Cette fois, il ne faut plus gérer
l’effort, il ne faut plus gérer la nourriture . Boire une dernière fois et tout
donner pour arriver en bas. Je traverse une forêt calcinée, un champ de genêts.
L’arrivée est proche. Après avoir négocié une rude descente sur 200m, voilà que
son équivalent montant se dresse face à moi. Il reste 1 km à descendre. Retour
à la civilisation. Un peu de bitume se déploie au sol. Plus bas, on entend
l’animation de la ligne d’arrivée.
6h58 après le départ, 53 km et 2500m de dénivelé positif et autant de négatif accomplis,
je franchis la ligne et suis accueilli par mes amis Jean-Luc et Serge qui ont
réalisé les 31 km du défi de Muhlbach. Je termine 177ème de ce
parcours grandiose, varié et exigeant. Première expérience d’un trail en
montagne … et ce n’est finalement qu’un entrainement pour la suite !
Content d’avoir géré correctement l’effort et surtout la nutrition pendant la
semaine et pendant la course !
Après l’effort, le
réconfort ..le repas des marcaires !
Quelques courbatures
aux quadriceps le lendemain soir et le mardi. Et reprise de l’entraînement le
mercredi sans douleur ! La préparation était donc très bonne ! Merci
Ray et Mich J
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