vendredi 19 juin 2015

Patrick attaque l'Alsace,

Trail des Marcaires...

Son compte rendu...
Vous remarquerez, pas de choucroute, riesling ou autre tourte, mais pas mal d' autres réjouissances alsaciennes...
Pour se mettre en bouche, une petite vidéo de présentation, sensible au vertige... S'abstenir
 
7 h 25. Ligne de départ. Sac à dos chargé , plus de 2 litres à boire, une paire de gants, une veste coupe-vent, gsm, quelques pâtes de fruits, quelques barres de céréales, une banane et un bœuf (non, un buff J ) .
Nous sommes plus de 400, je ne suis pas le seul fou à prendre part au défi. Dans 5 minutes, le périple commence. Je me place aux 2/3 du peloton, ma montre GPS est enclenchée.
 
Nous démarrons. 5 km de mise en jambes, voie verte (ce sont les Ravel français) sur 2km avant de rentrer dans un sous-bois. Cascade, ponts de bois, ruisseau et nous voilà au Km 5, bifurquant à droite vers la vallée de la Worsma. Le Hohneck se dessine devant nous. 700m nous séparent (de bas en haut !) et 7 km de montée nous attendent. Nous apercevons quelques résidus de neige, signe qui ne cache pas la rigueur des hivers . Le peloton s’allonge. Nous sommes Alsaciens, Bretons, Parisiens , Anglais,  Allemands …Belges ! Le chemin devient rocailleux, monte en lacets et nous emmène en bordure d’un lac surplombé par une cascade. Plus haut, nous longeons un second lac. Le sommet se dresse à notre gauche, la crête sépare la forêt du ciel parsemé de nuages. La montée continue. 
 
Km 10, nous sortons des bois par une prairie. Au-dessus, le premier ravitaillement : banane, fruits secs, fromage , saucisson et orange pour moi. (Tout ça dans le désordre mais en petite quantité). Il est temps de redémarrer, encore 2km de montée sur un sentier difficile , à nouveau rocailleux. Passage au Km 12, photo souvenir J je suis 251ème, mon objectif d’atteindre le sommet en 1h 45 est réalisé. La crête nous attendait, son sentier est sinueux comme une montagne russe sauf que la montagne est alsacienne ! Direction le Hohncek pour 2km. Le décor est grandiose. A gauche, l’Alsace et en contrebas le 2ème lac ( plus de 40 min nous séparent !). A droite les Vosges et ses forêts résineuses.
 
Km 15, nous quittons la crête, pour rejoindre plus bas le lac d’Altenweiher par 3km de sentiers sinueux. Le sol est glissant par endroits. Il faut rester concentré et ne pas trébucher sur une racine. Nous arrivons au km 18. La barrière horaire y était de 3h. Cela fait 2h 20 que je suis parti. Surprise du jour, et pas désagréable, nous avons 1km en plus que prévu. Il est plat ! Il contourne le lac. Le temps d’un pause ou d’une pose photos pour les uns , d’un arrêt technique pour d’autres. Le répit est court, puisque nous voilà repartis vers les hauteurs par 4 km d’ascencion (malgré que ce soit week-end de Pentecôte). Le chemin est étroit la course y est difficile. Devant moi, un petit groupe de 10 marche trop lentement à mon goût ..mais pas de place pour passer ! J’en profite pour boire et pour manger. Il faut penser en permanence à gérer la nourriture, la boisson et l’effort physique ( avancer bien, avancer vite, mais pas trop pour en avoir en réserve pour la fin !) . Une épingle à cheveux , un raccourci de 10m et 10 places de gagnées pour moi . Derrière, Vincent me suit. Vincent, je ne le connaissais pas. On a fait 10km ensemble. Il est pompier en Alsace. Une condition physique énorme. Son terrain d’entraînement, c’est le GR de la crête (pas la Crête ! ). Il y court 2 à 3 h par sorties et 2 à 3 fois par semaine ! C’est le gars qui fait un triathlon un samedi, qui fait la fête le soir et qui enchaîne le lendemain avec un ultra-trail de 84 km et près de 3000m de dénivelé ! Il court sans montre et gère son effort au feeling !
 
Km 23, nous voilà au 2ème ravito. Ambiance décontractée. Nous sommes tous dans la même aventure ! Je ne change pas de menu ! Après tout, on peut dire que c’est l’heure de l’apéro ! Le temps d admirer quelques parapentes dans le ciel bleu, nous redémarrons à travers praires, buissons, forêt. La crête se trouve quelques mètres plus haut sur la droite. Nous la rejoignons. Le chemin hésite entre montées et descentes, entre virages à gauche et virages à droites, entre prairies et bois.
 
Km 31. Je me retrouve seul, j’avance bien, les jambes sont bonnes. J’entame une descente, mais tellement seul, que je crains de m’être trompé de chemin ! Ce serait râlant, il faudrait remonter tout ce que je descends. Heureusement, un ruban me signale que je suis sur le trail des marcaires ! Tiens , trail des marcaires, rime avec repas des marcaires ! Celui-ci sera offert après la course ! Oui mais, pour ça, il faut arriver au bout et encore et toujours, il faut gérer la nourriture, la boisson et l’effort physique ( avancer bien, avancer vite, mais pas trop pour en avoir en réserve pour la fin !). 
 
Km 34. Voilà le 3ème ravito. J’aperçois Vincent qui redémarre déjà. Le temps de remplir mon sac d’1 litre de boisson isotonique, de ne pas trop me relâcher. 4h35 se sont écoulées depuis le départ. L’an dernier à la côte d’Opale, je me suis souvenu qu’au ravito du km 42 après 4h45, j’avais redémarré dans les galets, le sable et la dune de Slack, complètement vidéI Il me restait ce jour-là 21 km . Mes jambes ne voulaient plus avancer ! La tête avait pris les commandes et obligé les jambes d’avancer . Mais c’était en septembre , c’était ma plus longue sortie . Retour à la réalité du jour ! Le sommet du Petit-Ballon se trouve à 7 ou 8 km . Sur le profil du parcours, j’avais craint la montée du 36è au 42ème ! C’était sans compter sur le 34ème ! Une montée rude ,caillouteuse et interminable, avoisinant les 15-16 % à mon avis. Malgré le ravito qui vient d’être pris, il ne faut pas oublier de gérer la nourriture, la boisson et l’effort physique ( avancer bien, avancer vite, mais pas trop pour en avoir en réserve pour la fin !). Nous sommes une petite dizaine dans le coin. Nous marchons tous ..tous ? Non. La seule dame dans les parages (une Autrichienne) arrive à courir ! Un petit faux plat descendant et nous voilà au km 36. Je redoutais ce passage, mais finalement, la pente y est raisonnable ( de l’ordre de 7 %). Le chemin est large et parsemé de gros cailloux. Il faut rester vigilant, mais je peux entamer une allure lente de course à pied. Encore 500 m de  grosses pierrailes dans un chemin assez raide. Je dépasse le qui m’a dépassé il y a quelques minutes. Et pour cause, impossible de rouler, le gars pousse son vélo. Nous contournons le Petit Ballon.
 
Km 43, 6h depuis le départ. Face à moi, la vallée de Muhlbach, point de départ, le Hohneck et sur la gauche, en arc de cercle, la ligne de crête. Tout cela est grandiose. Je me sens petit. Je peux contempler d’un demi-tour de tête les 43 km réalisés ! Ca donne des frissons.
 
La descente est proche. Je n’avais cependant pas vu, qu’il y avait encore 2 km de passage difficiles, de montées et de petites descentes, entrecoupés pas le dernier ravito. Vivement la descente de 7km pour redescendre 700m plus bas. Pourvu que les quadriceps en aient en réserve ! Les premiers mètres de descente me rassurent. Tout va bien. Pour moi, tout va bien. Pour d’autres, victimes de crampes, la descente va être pénible ! Je dévale donc la pente. Il faut rester concentré, anticiper sur les endroits où je vais poser le pieds, entre trous, pierres et racines. Le chemin est large, la descente est longue et paraît ne plus finir. Seulement 4 km de descendus ! Il commence à faire chaud. Le village est visible en bas. Cette fois, il ne faut plus gérer l’effort, il ne faut plus gérer la nourriture . Boire une dernière fois et tout donner pour arriver en bas. Je traverse une forêt calcinée, un champ de genêts. L’arrivée est proche. Après avoir négocié une rude descente sur 200m, voilà que son équivalent montant se dresse face à moi. Il reste 1 km à descendre. Retour à la civilisation. Un peu de bitume se déploie au sol. Plus bas, on entend l’animation de la ligne d’arrivée.
 
6h58 après le départ, 53 km et 2500m de dénivelé positif et autant de négatif accomplis, je franchis la ligne et suis accueilli par mes amis Jean-Luc et Serge qui ont réalisé les 31 km du défi de Muhlbach. Je termine 177ème de ce parcours grandiose, varié et exigeant. Première expérience d’un trail en montagne … et ce n’est finalement qu’un entrainement pour la suite ! Content d’avoir géré correctement l’effort et surtout la nutrition pendant la semaine et pendant la course !
 
Après l’effort, le réconfort ..le repas des marcaires !
 
Quelques courbatures aux quadriceps le lendemain soir et le mardi. Et reprise de l’entraînement le mercredi sans douleur ! La préparation était donc très bonne ! Merci Ray et Mich J
 
Ceci était un avant-goût pour la suite .. Je vous raconterai !

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